Les origines de la dragée

D’où proviennent les dragées ? Découvrez son origine.

Un petit délice en guise de fin de repas pour dessert est la signification de la dragée en grec ancien (τράγημα / trágêma (tragemata en latin).

A l’époque romaine (vers 170 av. J.C.), un confiseur de Julius Dragatus aurait conçue par erreur la dragée en faisant tomber une amande dans un amphore de miel. Cette friandise aurait été inventée pour le baptême du fils d’un patricien romain. Cette théorie est remise en cause car le baptême chrétien n’existait pas à l’époque romaine. Ou alors c’est une hypothèse de mikvé, mais c’est fort probable car le praticien juif en 170 av. J. C. n’existait pas encore.

Le  diagragum au Moyen Âge, une sucrerie créée à partir de la sève d’un arbre d’Anatolie pourrait être l’ancêtre de la dragée.

En 1220, en France, à Verdun, un apothicaire, qui à l’époque est le seul ayant le privilège de faire le commerce du sucre, a créé la dragée en recherchant un mode de conservation et de transport pour ses amandes. Son concept est d’enrober de sucre et de miel durcis à la cuisson, l’amande. La ville de Verdun devient alors le berceau de la dragée. Le Sucre de Canne, importé du Moyen Orient par les croisés, remplace peu à peu le miel dans la réalisation des dragées ce qui explique son aspect lisse. La recette originelle se compose de sucre des graines d’anis vert.

Au démarrage, la dragée est recherchée pour ses vertus curatives et digestives. Cette « épice de bouche » serait bonne pour rafraichir l’haleine et aiderait la digestion. La dragée a également réputation, selon la théorie antique des humeurs, de combattre la stérilité. C’est pourquoi, on trouve la dragée sur nos tables françaises à toutes les rencontres familiales telles les mariages, baptêmes, communions,… La dragée est vivement conseillée aux femmes enceintes pour les aider à bien mener leur grossesse à terme.

La dragée voyage… On la connait en Hollande, Constantinople ou encore en Russie. Elle fait l’objet d’un cadeau aux magistrats et aux membres de familles royales. Lors de son sacre, en 1574, Henri III reçoit en cadeau cette douce friandise ainsi qu’Henri IV, lorsqu’il se rend à Verdun en 1603.

Sous Louis XIV, la dragée est appréciée en épices de chambre, placé dans des vases d’or et d’argent, nommés drageoirs. Au XVIIIe siècle, les Médicis vont faire entrer la dragée dans les grandes cours d’Europe. La friandise prend alors la forme d’une praline, de graines ou de fruits enveloppés de confiture sèches.

La Dragée lisse apparait en 1750, à Paris où le célèbre confiseur Pecquet fait cuire avec du sirop de sucre autour d’une amande cette dragée et la fait tourner une journée entière dans des bassines. Il créé alors la dragée moderne et devient la référence officielle de la Cour. Avec cette création, Paris supplante la capitale de la dragée, Verdun. En 1777, le privilège du commerce du sucre aux apothicaires est retiré pour le donner aux confiseurs par ordonnance Royale. Moulefarine, vers 1840, transforme le procédé de fabrication. Il invente l’ancêtre de la turbine à dragée, qui a été créée à la fin du XIVe siècle par les confiseurs Peysson, Jacquin et Delaborde. La révolution industrielle s’annonce et met fin aux dragistes artisans.

Les dragées symbolisent la chance et sont lancées encore à la sortie de l’église lors de mariage. Le goût d’amertume de l’amande et la douceur du sucre évoque les joies et peines d’une vie.

La dragée est offerte pour les mariages, baptême ou communions… Pour le mariage, la coutume veut que l’on offre 5 dragées pour 5 vœux : fécondité, félicité, prospérité, santé et longévité. Son nombre impaire représente l’unité des mariés, leur union indivisible.

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